Équipe de France des moins de 19 ans - Norvège-France 0-2

Un succès historique et mérité

La victoire ne souffre d'aucun doute tant les Françaises ont été supérieures aux Norvégiennes durant 90 minutes. Sous la chaleur, les Bleuettes ont montré qu'elles n'étaient pas que des remplaçantes de luxe - en raison de 6 joueuses absentes (5 retenues par Loisel et Brétigny, blessée) - mais qu'elles méritaient amplement leur victoire.

On a senti dès les hymnes nationaux que l'Equipe de France était concentrée et prête à jouer l'un des matches les plus importants de la jeune histoire de ces joueuses. Au coup d'envoi, Bruno Bini avait donc décider d'aligner une équipe classique depuis le début du tournoi. Lepailleur, était toujours blessée mais Bini pouvait compter sur le retour de Thiney, suspendue en demi-finale. Elle allait évoluer en attaque aux côtés de la virevoltante Traïkia.

Une entame de match réussie

A peine le coup d'envoi est-il donné que Bussaglia - déjà auteur de trois buts - se met en évidence. D'une frappe croisée, elle oblige la gardienne norvégienne à se coucher. Le ballon est repoussé dans les pieds de Henriksen qui dégage en catastrophe devant Traïkia venue presser (1'). La défense est bien en place et construit ses attaques par des passes courtes au contraire des Norvégiennes qui jouent avec de longues balles.

Skarbø remporte trois duels successifs face à Traïkia

A la 9e minute, Perrot lance une balle en profondeur pour la Toulousaine Traïkia qui reprend de vitesse Da Fonseca. Elle place son ballon au ras du poteau mais Skarbø effectue une jolie parade du pied droit. Traïkia a alors une nouvelle chance quelques minutes plus tard face à la gardienne norvégienne. Sur un double une-deux entre Coquet et Casseleux, Traïkia reçoit le ballon en profondeur de Coquet mais elle se retrouve face à Skarbø qui effectue une sortie parfaite devant la n°9 française (12'). Si la chance ne sourit pas à la Toulousaine, il n'en est pas de même pour Coquet.

Coquet à l'ouverture et à la conclusion

En effet, Coquet lance Traïkia, qui enchaîne par une frappe puissante du droit. Skarbø est de nouveau là pour repousser le tir mais elle renvoit le ballon dans l'axe. Amélie Coquet a suivi l'action et reprend du plat du pied droit sous la barre en plein milieu du but (0-1, 18'). Elle inscrit par la même occasion son premier but dans ce tournoi et son deuxième en sélection U19.

Skarbø sauve ses partenaires

Les Norvégiennes semblent totalement hors du coup à l'image de Grønli qui passe en retrait à sa gardienne qui se saisit du ballon avec les mains. L'arbitre croate désigne un coup franc indirect dans la surface. Coquet décale le ballon pour Bussaglia qui cadre son tir mais la gardienne norvégienne est encore présente pour dévier le ballon sur la barre transversale alors que celui-ci prenait le chemin du but (21'). Bussaglia, omniprésente sur les coups de pied arrêtés depuis le début du tournoi continue son festival. A la 27e, à l'entrée de la surface, elle expédie un coup franc enroulé sur la base du poteau de Skarbø qui était battue.

Les Norvégiennes aux abois

Les Françaises dominent totalement cette rencontre face à des Norvégiennes méconnaissables. A la 32e minute, Traïkia a une nouvelle occasion mais échoue encore face à la gardienne norvégienne qui est la seule joueuse de son équipe à être dans le coup !

Juste avant le repos, les Norvégiennes se procurent tout de même une occasion mais sans pour autant trouver le cadre. Sur un centre de Galvez, Bouhaddi est trop courte et Heimlund toute proche de reprendre au second poteau mais là encore pas de réussite pour l'équipe nordique. Après une minute de temps additionnel, l'arbitre siffle le repos.

Un but de Traïkia qui scelle le match

Les Bleuettes ne vont pas avoir besoin de longtemps pour doubler la mise. Bénéficiant de l'engagement, les Françaises partent à l'attaque. Thiney dans la surface de réparation centre en retrait pour Traïkia qui parvient enfin à battre Skarbø avec l'aide également de Vikestad qui dévie le ballon devant sa gardienne (0-2, 46'). Une telle entrée en matière ne peut que renforcer le moral des troupes de Bruno Bini. Les Bleuettes n'ont à partir de ce moment-là qu'à préserver leurs deux buts d'avance.

Une seconde période moins animée

La chaleur et le calendrier effrené de la compétition ont certainement influencé sur le rythme de la seconde période. A la 53e minute, la Norvégienne Bergvoll tente d'inquiéter Bouhaddi d'une frappe lointaine. Elle est contrainte de sortir le ballon en corner. Traïkia toujours peu en réussite en ce dimanche échoue de nouveau face à Skarbø à la 65e. Sur une balle en profondeur de Bussaglia, la Norvégienne se saisit du ballon en deux temps. Six minutes plus tard, Traïkia s'échappe seule vers le but mais pousse trop loin son ballon à l'entrée de la surface permettant encore un arrêt adverse (71').

Bouhaddi apporte sa pierre à l'édifice

La France semble définitivement invincible lorsque seule face à la Norvégienne Frantzen, remplaçante de luxe, Bouhaddi réussit une somptueuse parade. En effet, sur une passe en retrait manquée par Herlem, Frantzen récupère le ballon et a tout le but ouvert face à elle mais Bouhaddi, bien sur ses appuis, parvient à se saisir du tir norvégien. On se dit alors que plus rien ne peut arriver aux Bleuettes. Josserand a même une balle de 3-0 lorsque sur une passe en retrait de Thiney, face au but, elle ouvre trop son pied (83').

Premier titre pour le foot féminin français

Au coup de sifflet final, c'est l'explosion de joie pour le banc français et les joueuses sur le terrain. Bruno Bini est au bord des larmes tant l'émotion est forte. Après deux défaites en finale des Euro 1998 et 2002, ces Bleuettes ont réussi l'exploit de remporter leur premier titre et par la même occasion le premier du foot féminin français. Le travail effectué par Bini mais aussi tous les formateurs de Clairefontaine portent enfin ses fruits. La nuit s'annonce longue pour les Tricolores sous le ciel de Leipzig.

A la fin de la rencontre, Bruno Bini a répondu aux questions des journalistes. Voici ses déclarations :

"A force de tourner autour, on a réussi à tomber dedans. Je croyais que ça n'allait pas le faire pour gagner, et puis finalement les filles ont fait quelque chose de fantastique aujourd'hui. J'ai une pensée pour les filles qui nous regarde à Clairefontaine actuellement puisque je sais que Elisabeth Loisel, son staff et toutes les "A" sont en train de nous regarder et je leur fais un gros salut amical, et je fais un gros bisous à celles qui sont nées en 1984... La vie, c'est comme ça, je leur souhaite d'être championne du Monde à elle. Je pense qu'on a pris la chose par le bon bout dans la mesure où on a joué très technique, en passes courtes, et on a eu beaucoup de mouvements. On n'a pas couru beaucoup parce que le ballon va toujours plus vite que les joueuses (...) Je crois que j'ai plus explosé de joie après le match contre les Pays-Bas puisqu'on se qualifiait pour les demi-finales. Là, c'est vraiment contenu. On paiera l'orchestre ce soir avec plaisir et à partir de ce soir on retire le masque à oxygène".

Amélie Coquet, qui a inscrit le premier but a également répondu :

"Je suis très contente. Il fait trop chaud, on a eu du mal à respirer, on a tenu la première mi-temps, la deuxième mi-temps cela a été plus dur. On s'est accroché, on s'est donné à fond et voilà ça a marché ! Le sentiment d'avoir marqué un but ce n'est pas grand chose, c'est encore mieux de donner un but pour moi. Il faut que quelqu'un marque. Ce sont les 18 qui marquent quand une fille marque. Y a pas de buteuse, tout le monde marque quand il y a un but (...) Ça fait longtemps qu'il [Bruno Bini] attend ça. C'est un gros cadeau qu'on lui fait et qu'il nous fait aussi car c'est grâce à lui aussi si on est là".