Équipe de France A - France-Japon 1-2

La France laisse échapper une belle opportunité

En concédant deux buts sur coups francs, les Bleues ont accusé un retard qu'elles n'ont pas pu remonter malgré trente dernières minutes de folie et un penalty du 2-2 manqué.

Face à un adversaire du calibre du Japon, champion du Monde en titre, les Bleues avaient l'occasion d'atteindre leur première finale d'une grande compétition. Mais dans ce genre de rendez-vous très disputé, la moindre erreur était interdite. D'autant que les occasions étaient rares et seules quelques frappes lointaines tricolores (7e, 24e, 45+1e) avaient réveillé le public qui s'était permis quelques ola pour redonner à Wembley une ambiance de fête. 

La France laissait le jeu à son adversaire qui ne se privait pas avec son habilité bien connue de réussir enchaînements et passes sans erreurs techniques. Sur quelques décalages, la défense française devait rester vigilante et en place. Sans concéder le moindre corner, les Bleues ne semblaient pas pour autant libérer. Est-ce la pression, l'enjeu, on n'avait du mal à retrouver la combative équipe affichée contre la Suède. Là encore des manques de justesse dans les passes, ou dans l'orientation du jeu ne laissait pas présager de bons espoirs. En face, un Japon sans être brillant qui affichait rigueur et sérénité.

Deux coups francs qui ont tout changé

Tout juste trente minutes de jeu, Wendie Renard déjà avertie commettait une faute à trente mètres de ses buts. Excentrée à droite, la capitaine japonaise Aya Miyama ajustait son ballon qui retombait dans les six mètres. Sarah Bouhaddi sortait pour s'en saisir mais allait le relâcher. Yuki Ogimi Nagasato, au duel au sol avec Sandrine Soubeyrand, ne se faisait pas prier pour le glisser au fond (0-1, 32'). Le premier tir cadré du match était le bon pour le Japon... Le second aussi. A peine le match avait-il repris que l'on voyait la France concédée son deuxième but. Sur un coup franc de la même capitaine, la défense française était absente dans le duel avec Mizuho Sakaguchi au deuxième poteau. La tête de la n°6 venait mourir dans le petit filet opposé (0-2, 49').

Le penalty du 2-2...

Et puis progressivement l'espoir allait renaître avec des Bleues qui ne pouvaient plus tergiverser. Nourrir des regrets, elles pouvaient déjà en avoir au vu du résultat, et la suite allait être encore plus dure. La volée d'Elise Bussaglia (51e) ou la percée d'Elodie Thomis (53e) étaient les prémisces. Puis coup sur coup, Camille Abily et Eugénie Le Sommer faisaient leurs entrées à la place de Sandrine Soubeyrand et Gaëtane Thiney, et c'est une autre rencontre qui débutait. Deuxième corner, et deuxième occasion avec Franco (60e). Les Japonaises voyaient alors la déferlante bleue attaquée avec 20 frappes durant la dernière demi-heure ! Elodie Thomis au prix d'un débordement à droite trouvait Eugénie Le Sommer dont la demi-volée faisait mouche (1-2, 76'). On commençait à y croire et lorsque Eugénie Le Sommer obtenait un penalty pour un accrochage avec Mizuho Sakaguchi, c'était le scénario idéal (79e). La milieu de terrain française allait porter sur elle l'énorme pression d'une balle d'égalisation. Sa frappe venait raser le montant gauche de Miho Fukumoto. Une défense à trois, Wendie Renard devant, les Bleues poussaient, obtenaient des corners mais avec abnégation le Japon faisait bloc. Et en contres, Sarah Bouhaddi devait jouer les pompiers de service (81e) et voir une frappe de Yuki Ogimi Nagasato s'écraser sur le poteau (90e). Miho Fukumoto bloquait bien les derniers ballons permettant aux Japonaises de se qualifier.

Un tel scénario ne pourra comme l'an passé que laisser des regrets. Pendant une heure, les Japonaises ont fait circuler le ballon sans briller et ont profité deux coups francs. Les Françaises dans une dernière demi-heure où elles n'avaient plus de questions à se poser auront essayé, tenté mais le retard de deux buts était là. Il faudra se remobiliser dans trois jours pour décrocher la médaille de bronze.

À Londres, 

Sébastien Duret