Équipe de France A - France-Allemagne 3-3

Avec un goût d'inachevé

La soirée aurait pu être presque parfaite. Jamais la France n'avait inscrit trois buts à l'Allemagne et jamais la France n'avait été aussi proche d'une victoire face à la « meilleure équipe européenne ». Mais même malgré les deux cadeaux allemands, la France repart avec un nul de la Meinau (3-3). Les Bleues de Bini ont malgré tout montré qu'elles avaient le niveau face à ce genre d'équipes.

Mais sur une pelouse, bâchée depuis quatre jours et dans un excellent état, les Bleues peinaient à mettre la machine en route dans la froideur de la Meinau. Comme à l'aller. Les dix premières minutes étaient compliquées même si le premier avertissement matérialisé par une tête piquée d'Okoyino Da Mbabi, était sans conséquence (6e). Pas le deuxième. Sur une belle accélération de Maroszan, Faisst remettait au centre pour Schmidt qui ajustait dans les six mètres une Sarah Bouhaddi impuissante (1-0, 10'). Mais les 15 888 spectateurs, loin d'être abattus, encourageaient immédiatement « leurs » Bleues qui se remettaient tout de suite à l'endroit grâce à un chef d'oeuvre de leur chef d'orchestre, Louisa Necib qui a récité une symphonie parfaite hier soir. 

D'abord sur un lob magnifique, à l'angle de la surface, qui se logeait dans la lucarne de Schulth (1-1, 14'). Son dix-neuvième but en Bleue, huit minutes plus tard, était inscrit d'un tout autre registre. Opportuniste, elle ajustait tranquillement la gardienne allemande, Schulth qui s'était faite chiper le ballon après un excellent pressing de Delie (2-1, 22'). En moins de douze minutes, la France s'était remise dans le sens de la marche bien aidée par la fébrilité défensive adverse. Mais les Bleues n'étaient pas totalement sereines non plus. Après un coup franc de Maroszan détourné par Bouhaddi (17e), il s'en fallait de peu pour que Faisst n'égalise. Mais le pied de Sarah Bouhaddi permettait d'écarter le danger (26e).

L'éclair de génie de Necib

Moins puissantes physiquement, les Bleues résistaient bien à l'image d'Abily, cible privilégiée des milieux de la Mannschaft. Moins en réussite dans la dernière passe en fin de première mi-temps, les filles de Bruno Bini rentraient avec un but d'avance au chaud. Logique. Malmenées en début de seconde période, les Françaises allaient profiter d'un autre cadeau allemand. La capitaine allemande servait en retrait Schulth mais Delie, en renard des surfaces, avait anticipé la passe mal dosée. Elle prenait de vitesse Schulth et permettait à son équipe de faire le break (3-1, 53'). Sonnées, les partenaires de Mittag ne parvenaient pas à se rebeller, bien gêné par le pressing constant des attaquantes françaises pendant tout le mach.

Kessler remet les pendules à l'heure

C'est sur coup de pied arrêté qu'elles allaient sonner la révolte. Suite à un corner mal renvoyé de la tête par Soubeyrand que Kessler envoyait une « praline » dans le petit filet de Bouhaddi (3-2, 67'). Loin de trembler malgré la maîtrise technique allemande, la France était obligée de plier une troisième fois sur une des rares incursions allemandes en seconde période. Sur un long centre en cloche de Schmidt, Franco, jusque-là irréprochable, laissait filer Kessler au deuxième poteau qui s'y reprenait à deux fois avant d'égaliser. La jeune allemande marquait là son troisième but en quatre sélections. 

Un remake de Séville 82... La France souffrait dans les derniers instants et Okoyino Da Mbabi, seule dans les six mètres, envoyait sa volée sur la transversale de Bouhaddi (93e). Mais un tel renversement de situation aurait été cruel pour les Bleues qui n'ont toujours pas gagné contre cette Mannschaft depuis six ans. 

À Strasbourg, Thibault Simonnet