Championnat de France de D1 2006-2007 - 4e journée - La Roche-sur-Yon ESO-Juvisy 0-2

La classe tout simplement ! La bande à Freddy Potereau devait bien se rendre à l'évidence, Juvisy et sa pléiade d'internationales était incontestablement un ton au-dessus. Mais les Ornaysiennes n'ont pas démérité et ont même fait mieux que défendre en se montrant fidèles à elles-mêmes et en donnant libre court à leur goût du jeu. Eric Duprat, le coach juvisien en convenait d'ailleurs : "J'ai vu une belle équipe de La Roche qui nous a mis en difficulté sur un grand nombre de situations et qui a assuré sur le plan du jeu et de la présence".
Pourtant les Vendéennes mettaient du retard à l'allumage. Face à des Essonnaises en plein régime, les partenaires d'Alexandra Rey se faisaient bousculer durant le premier quart d'heure de jeu. Les Juvisiennes ne tardaient pas à mettre le feu aux poudres. Et Marinette Pichon en tête de file. L'attaquante des Bleues au pied d'or obligeait d'entrée Audrey Malet à se détendre dans les airs (5e).

Le festival offensif continuait de plus belle. Bussaglia servait Pichon sur le flanc droit mais Malet répondait encore bien présente (7e). L'arrière garde ornaysienne avait bien du mal à prendre ses repères et se montrait bien désordonnée pour freiner les ardeurs visiteuses. Pichon sur un long dégagement de Bouhaddi profitait d'une mauvaise appréciation de Malet trop avancée pour ajuster avec ruse un somptueux lob et débloquer le compteur (0-1, 14'). L'ouverture du score n'était pas volée tant les championnes de France en titre s'étaient montrées très entreprenantes et pressantes durant le premier quart d'heure de jeu. Alexandra Rey dans son rôle de capitaine relançait ses coéquipières. Et la réaction vendéenne ne se faisait pas attendre. Doumbouya servait proprement Bordron mais sa frappe frôlait le montant de la cage de Bouhaddi (16e). Une réaction d'orgueil qui redonnait un peu de baume au cœur des protégées de Potereau qui auraient très bien pu revenir à la marque sur une frappe anodine de Brechotteau que Bouhaddi devait étrangement repousser en catastrophe en corner (30e). Les Juvisiennes se montraient néanmoins très à leurs aises sur la pelouse de Saint-André avec la prestance des Soubeyrand et Guiné dans l'entre-jeu et continuaient de se montrer entreprenantes. Pichon, bien en jambe, mettait à nouveau le feu (19e, 24e) imitée par Butel qui sur corner obligeait Devaud à sauver in-extremis le cuir sur la ligne de Malet (28e). La gardienne locale très sollicitée devait encore se montrer vigilante lorsque Bussaglia décochait une frappe tendue juste avant la pause (44e).

Au retour de la pause, les Vendéennes reprenaient du poil de la bête et continuaient de défendre crânement leurs chances. Plus libérées et quadrillant mieux les lignes, les joueuses de l'ESOF n'abdiquaient pas et affichaient de bonnes intentions. Doumbouya adressait un centre à Sirot qui servait Plaza, mais la milieu droit ouvrait trop sa frappe (53e). Dans la foulée, Rey servait Bordron mais Bouhaddi anticipait parfaitement (56e). Bussaglia et ses partenaires comptaient vite se mettre à l'abri. Pichon en véritable bourreau, se chargeait d'alourdir la sentence en devançant Malet dans sa sortie hasardeuse et ajustait sur le côté gauche une frappe dans le but qui était alors grand ouvert (0-2, 67'). Dès lors les dés étaient jetés. Mais l'ESOF se livrait encore dans la bataille avec beaucoup de cœur. Las, les efforts de la jeune classe vendéenne n'étaient pas récompensés. Mais les Vendéennes peuvent se targuer d'avoir rempli leur contrat. Et si elle laissent échapper les quatre points à Juvisy qui reste encore invaincu, les filles de l'ESOF ont tout de même signé une belle victoire dans la défaite. "On a su rivaliser avec Juvisy, on s'est même créé des occasions et cela me rend optimiste pour la suite du championnat", notait Freddy Potereau.

Benoît Deroualle