Pour le club, c'est une première. Les filles côtoient le haut niveau et en plus elles réussissent à passer, elles sont super contentes. C'est aussi très important pour notre club très axé sur la formation.
Personnellement, quand le dernier tir au but est inscrit qu'avez-vous ressenti ?
On avait de la marge quand la dernière joueuse frappe mais c'est grandiose, la chance nous a sourit malgré une préparation difficile avec le froid, la neige, les intempéries.
Vous êtes fier du match de vos filles ?
Bizarrement, je ne suis pas trop satisfait car on n'a pas su exploiter la fébrilité défensive de nos adversaires. On aurait largement pu mener au score en première mi-temps mais on a commis trop de maladresses devant le but. On menait 1-0 à la mi-temps puis il y a eu trop de largesses entre les lignes et Blanzy a égalisé dans un domaine où il excelle : les coups de pied arrêtés. On loupe également un pénalty dans les arrêts de jeu. Je pense qu'on a manqué d'un peu de maturité par rapport à elles mais je tire un grand coup de chapeau à mes filles pour cette qualification.
« ON EN PROFITE À MERVEILLE »
L'année dernière, certaines de mes joueuses étaient derrière la main courante et, dimanche, elles disputaient le challenge de France, c'est pour cela qu'il ne fallait surtout pas avoir de regrets, se faire plaisir avant tout et se donner à fond. C'est une bande de copines et elles ont eu le privilège de jouer contre une D2.
Cela représente quoi d'être à ce niveau de la compétition ?
Pour moi, c'est une fierté de coacher ces jeunes filles, elles ont envie de travailler. Et puis cela nous change de notre quotidien en championnat.
Que s'est-il passé après la victoire, il n'y a pas eu trop d'euphorie ?
Les filles ont savouré la victoire. Il y a eu le petit cri de guerre dans les vestiaires, elles se sont un petit peu lâchées mais rien d'exceptionnel. On avait aussi préparé une petite table pour nos adversaires du jour qui venait de loin. Désormais, il va falloir se remettre au travail, rester humble et garder les pieds sur terre. Il n'y a pas d'euphorie.
Une préférence pour le tirage ?
Si on peut avoir le privilège de jouer à domicile, ce serait bien mais on prendra ce qui arrive, peu importe contre qui on tombera.
« DOMMAGE QUE DES CLUBS NE NOUS LAISSENT PAS TRAVAILLER SEREINEMENT »
Si on tombe contre une D1 pourquoi pas, on verrait ce qu'est le haut niveau, ça nous permettrait peut-être de copier ce que font les meilleures, c'est toujours bien. Comme on ne gagnera jamais le challenge, on en profite à merveille, c'est du bonus.
Cela va être difficile de se replonger dans le quotidien du championnat régional ?
On est en concurrence avec Épinal. Je pense qu'il y a encore un espoir de finir parmi les trois meilleures deuxièmes régionales. On va essayer de faire un sans faute, de ne rien lâcher. On aimerait retrouver le haut niveau car, honnêtement, on perd notre temps ici en DH.
Vous êtes bien à Woippy ?
Je me sens bien, les filles bossent, sont à l'écoute. Elles sont disciplinées mais c'est dommage que certains clubs ne nous laissent pas travailler sereinement.
C'est-à-dire ?
Je ne veux pas citer de noms. Certains clubs abordent nos joueuses alors que le championnat n'est pas terminée. Ce sont des choses qui m'agacent. 90 % de l'effectif est woippycien, c'est un manque de respect envers le club.
Ils essayent de les contacter sans votre accord ?
Oui, malhonnêtement. Pas plus tard que la semaine dernières, il y a eu des sollicitations car on a quelques individualités qui apportent beaucoup au collectif. Et, à chaque fois que nos joueuses partent, nous sommes obligés de reconstruire derrière, c'est agaçant.
Recueillis par Thibault Simonnet pour footofeminin.fr